...& il est nécessaire pour la perfection , que les Astronômes de tous les siécles se donnent la main, & se transmettent les uns aux autres leurs connoissances. Mais pour profiter dans cette Science du travail des Anciens, il faut pouvoir calculer pour le lieu où nous sommes, ce qu'ils ont calculé pour les lieux où ils étoient, & par conséquent il fau savoir exactement la longitude & la latitude de ces lieux.
Mr. Picard dans le cours de ses Observations Astronomiques fit deux remarques importantes sur les Pendules.
1. Il est facile de tenir assez longtems deux Pendules parfaitement d'accord entre elles, pourvu que le tems demeure dans une même temperature; mais quand il change, elles varient diversement.
Cependant il faut avouer que tout ce qui est attaché à la matière n'est guére capable d'une exacte uniformité. Si, selon les observations que nous avons rapportées de Mr. Picard, la longueur du Pendule doit être différente en Hyver & en Eté pour battre également, on ne pourra pas se fier entiérement à la mesure universelle, & nous rapporterons encore ailleurs plus à propos d'autres observations, qui peuvent la rendre suspecte.
Monsieur Buot rendit compte à l'Académie le 5 Janvier de plusieurs Observations très exactes qu'il avoit faites aussi au commencement de cette année sur la hauteur du Pole.
Le Samedi 26 jour de Mai sur les deux heures du matin, il devoit arriver une Eclipse de Lune, & les Astronomes se transportérent le soir du Vendredi sur le haut de Montmartre, à un lieu qui avoit été auparavant préparé pour l'observation.
Elle commença à 5. heures 43',20" du matin, & finit à 7. heures 42' 20"; elle fut dans son milieu de 7. doigts 56', & l'on remarqua que le tems qu'on appelle d'incidence ou d'immersion, qui est depuis le commencement de l'Eclipse jusqu'à ce point du milieu où elle est la plus grande, fut de quelques minutes plus court que le temps de l'émersion, par où l'on s'apperçut que l'on ne pranoit pas assez exactement le milieu d'une Eclipse, en coupant pas la moitié le tems de la durée entiére.