Mesure de la Terre
Histoire de l'Académie Royale des Sciences, depuis don établissement en 1666. jusqu'à 1686, Tome I. Paris, (1670) Mathématiques, Mesure de la Terre p. 87.
Cependant il faut avouer que tout ce qui est attaché à la matière n'est guére capable d'une exacte uniformité. Si, selon les observations que nous avons rapportées de Mr. Picard, la longueur du Pendule doit être différente en Hyver & en Eté pour battre également, on ne pourra pas se fier entiérement à la mesure universelle, & nous rapporterons encore ailleurs plus à propos d'autres observations, qui peuvent la rendre suspecte. L'Académie ayant fait réflexion que comme elle n'avoit mesuré qu'un degré, ou à peu près, l'erreur, s'il y en avoit, se multiplieroit 360 fois sur la circoférence, & par là deviendroit considérable, quelque légére qu'elle fût, elle résolut de mesurer à la fois un plus grand nombre de degrés, afin que l'erreur qui s'y pourroit encore glisser, se multupliât moins sur la circonférence de la Terre; car il n'est pas plus difficile de prendre la différence de latitude de deux lieux plus éloignés, que de deux plus proches, & pour mesurer de plus grandes distances sur la Terre, le travail n'en est que plus long, & plus fatigant, & non pas plus sujet à erreur. Elle entreprit donc de continuer la Méridienne qui alloit d'Amiens à Malvoisine, jusqu'à l'extrémité la plus méridionale du Royaume où elle pourroit aller, tant une plus grande précision sur cette matière lui parut digne de ses soins & de ses peines. La Géométrie-Pratique n'avoit jamais conçu un si grand dessein.
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